Réussite de toutes et de tous les élèves

Les appuis et les programmes offerts – Partie 1 de 2

Il est important d’offrir des occasions d’apprentissages riches à toutes et à tous les élèves et en particulier aux élèves vulnérables. Pour ce faire, on doit connaître les programmes, établir des liens et mettre en pratique des stratégies de communication efficace avec la personne-ressource responsable de la réussite des élèves.

Il est primordial que les enseignantes et les enseignants responsables de la réussite des élèves (ERRÉ) connaissent et interagissent avec celles et ceux qui sont confrontés à des obstacles les empêchant de réaliser leur plein potentiel sur le plan du rendement et du bien-être. Elles et ils doivent connaître, comprendre et documenter tous les facteurs susceptibles de contribuer à la réussite de toutes et de tous les élèves vulnérables. Avec les autres membres de l’équipe responsable de la réussite des élèves de l’école et le personnel enseignant, elles et ils doivent identifier les obstacles empêchant les élèves de réaliser leur plein potentiel afin d’établir un plan d’accompagnement et de monitorage pour la réussite de chacune ou de chacun. L’ERRÉ peut faire un profil de l’élève, l’engager dans un questionnement quant à son avenir, entre autres, à l’aide du Programme de planification de l’apprentissage, de carrière et de vie.

Lorsqu’un écart significatif et persistant survient dans la réussite, l’engagement ou le bien-être d’une ou d’un élève, l’ERRÉ doit intervenir auprès de cette dernière ou de ce dernier, de ses parents ou de ses tutrices et tuteurs légaux afin de promouvoir sa réussite, son engagement ou son bien-être. L’ERRÉ travaille également en étroite collaboration avec le personnel enseignant en salle de classe pour mieux comprendre les besoins de l’élève. Selon la situation, il pourrait être nécessaire de discuter des possibilités d’accompagnement de l’élève au-delà des programmes habituels pour la ou le réengager dans son apprentissage et accroître ses occasions de réussir. L’ERRÉ et le personnel enseignant deviennent pour l’élève des adultes empathiques et bienveillants.

Diverses initiatives et occasions d’apprentissages ainsi que divers programmes ont été mis en place pour améliorer la réussite des élèves dans les écoles de l’Ontario. Celles-ci et ceux-ci comprennent, par exemple, les cours à double reconnaissance de crédit, l’éducation coopérative, l’Initiative de jonction écoles-collèges-milieu de travail (IJECT), l’apprentissage par l’expérience, le Programme d’apprentissage pour les jeunes de l’Ontario (PAJO), l’engagement ou le réengagement des Premières Nations, Métis et Inuits et la Majeure Haute Spécialisation (MHS), les programmes de mentorat pour les jeunes Noirs et autochtones de l’Ontario et l’apprentissage en ligne.

Pour certaines et certains élèves, leur participation à une ou à plusieurs de ces occasions, à des moments critiques de leur parcours scolaire au secondaire, peut avoir un effet positif sur leur attitude à l’égard de leur scolarité, rehausser leur engagement dans l’école et leur faire vivre des réussites scolaires. Ces expériences peuvent avoir une incidence positive sur le parcours scolaire de l’élève et lui donner ainsi l’occasion de suivre différents itinéraires d’études au secondaire et au postsecondaire. En tant qu’ERRÉ, vous êtes en mesure de rendre cela possible en exposant l’élève à une variété d’occasions qui pourraient changer ses résultats, l’engager dans un apprentissage durable et explorer un parcours postsecondaire prometteur.

Lorsque l’ERRÉ s’engage dans cette composante de son travail, elle et il commence naturellement à coplanifier le parcours scolaire des élèves avec elles et eux en engageant parfois les parents ou les tutrices et tuteurs légaux afin qu’elles et qu’ils s’engagent dans la réussite scolaire de leur enfant.

Une période d’échec est un moment rêvé pour semer les graines du succès.

(Emmeline Raymond)

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La voix des élèves

Les participantes et participants à l’étude de M. Gratien Allaire portant sur les  jeunes en décrochage scolaire, Le décrochage au secondaire en Ontario français : le point de vue des jeunes, ont mentionné les raisons ci-dessous relatives à leur retrait précoce de l’école :

Le directeur de la recherche, M. Gratien Allaire, avance l’idée que « La minorité francophone se doit d’œuvrer collectivement et de façon concertée pour être mieux apte à briser la barrière de l’isolement, à relever les défis de l’éducation et à promouvoir la qualité et l’excellence dans ses établissements dans le but de réduire le décrochage au secondaire. ».

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Le décrochage scolaire en Ontario français

Page couverture rapport sur le décrochage scolaire en Ontario françaisUne synthèse de la recherche se trouve dans la monographie de la série De la théorie à la pratique – Le décrochage scolaire en Ontario français : le point de vue des jeunes….

La monographie souligne les facteurs à considérer pour mieux comprendre, prévenir et contrer le décrochage scolaire, notamment :

  • l’interaction entre les divers facteurs (école, famille et communauté) liés à la décision de rester à l’école ou d’abandonner ses études;
  • le processus du décrochage, en particulier les éléments déclencheurs du décrochage;
  • les pratiques exemplaires et les modèles de collaboration fructueux entre les diverses intervenantes et les divers intervenants ministériels, scolaires et communautaires.

Par conséquent, une intervention au cours des premières années du secondaire est essentielle, non seulement à cause du lien de causalité entre l’accumulation de crédits et le taux d’obtention du diplôme, mais aussi parce que les conséquences à long terme de l’abandon scolaire sont importantes pour l’individu et la communauté.

Lorsque le rôle de l’enseignante ou de l’enseignant responsable de la réussite des élèves a été créé, en 2006, des domaines clés ont été identifiés pour fournir aux conseils scolaires un encadrement permettant de clarifier le rôle de l’ERRÉ. Parmi les rôles mentionnés, le personnel responsable de la réussite des élèves doit suivre les progrès des élèves vulnérables ou confrontées et confrontés à des obstacles les empêchant de réaliser leur plein potentiel sur le plan du rendement et du bien-être, ou qui risquent de ne pas obtenir leur diplôme d’études secondaires. Le rôle de l’ERRÉ est aussi de défendre les droits de ces élèves, de les engager dans leur réussite scolaire en leur proposant des programmes alternatifs, et ce, en collaborant avec les services de soutien professionnels, y compris les services externes.

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Réflexion en équipe

  • Comment faites-vous pour maximiser le temps passé à donner un enseignement direct aux élèves?
  • En plus de maximiser votre temps d’enseignement direct avec les élèves, quelles sont les autres tâches et responsabilités de l’ERRÉ auxquelles vous n’accordez pas suffisamment de temps ou qui ne sont pas faites?
  • Le taux d’accumulation de crédits dans votre école s’améliore-t-il grâce à vos efforts? Dans le cas contraire, une meilleure répartition de votre temps pourrait-elle améliorer ce taux? Comment pourriez-vous faire pour relever ce défi?
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  • Donner aux élèves un enseignement direct pour éviter un échec (intervention de crédit).
  • Récupérer le crédit après un échec (récupération de crédits) est une intervention nécessaire d’accumulation de crédits, mais cette stratégie est plutôt réactive.
  • Pour maintenir un taux d’obtention de diplôme élevé et continuer d’améliorer les résultats de toutes et de tous les élèves, en particulier ceux des élèves que vous n’avez pas encore pu atteindre, vous devez également mettre au point des mesures proactives.

Donc, pour maximiser le temps d’enseignement direct avec l’élève, vous pouvez suggérer à l’équipe administrative de votre école ou à l’équipe responsable de la réussite des élèves une réévaluation/évaluation de vos processus et de vos pratiques d’enseignement direct afin de consacrer du temps à du travail proactif.

Lorsque les élèves ont du mal à s’engager et, par conséquent, à réussir, il est important qu’elles et ils n’abandonnent pas. Elles et ils ont besoin de croire à leur réussite. Trop souvent, les élèves pensent qu’à partir d’un certain point il n’y a plus d’espoir. Alors, plutôt que de persister, elles et ils se découragent et abandonnent, et se disent : « Ça ne sert à rien. » Parfois, le personnel enseignant envoie inconsciemment aux élèves des signaux leur indiquant que la situation est sans espoir. Il faut donc être consciente ou conscient des messages envoyés aux élèves.

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L’ERRÉ doit faire deux choses pour que les élèves gardent l’espoir de réussir :

  1. Travailler avec ses collègues et communiquer efficacement pour éliminer les préjugés inconscients et augmenter la probabilité que les élèves ne considèrent pas leur situation comme étant désespérée.
  2. Utiliser une variété de stratégies d’intervention de crédit à différents moments du semestre afin que les élèves aient la possibilité de progresser et de satisfaire aux attentes du programme-cadre du cours en question.

Les enseignantes et enseignants de la salle de classe ordinaire ont besoin de constater la valeur des stratégies d’intervention de crédit afin d’offrir leur soutien aux élèves qui ont des difficultés avec les cours ou qui présentent des signes de désengagement. Il est facile de « blâmer l’élève », mais les enseignantes et les enseignants doivent plutôt s’ajuster au fur et à mesure en utilisant diverses stratégies pour réengager l’élève dans son apprentissage au cours du semestre.

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L’ERRÉ fait souvent partie intégrante d’un plan d’intervention de crédit.

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Une fois qu’une ou un élève a échoué à un cours, il est important que des efforts soient déployés pour « rattraper l’élève » le plus tôt possible, c’est-à-dire avant le début de la prochaine année scolaire. Il est particulièrement important que les élèves restent sur la bonne voie en 9e année et qu’elles et ils continuent par la suite à atteindre les objectifs d’accumulation de crédits.

Les élèves qui prennent du retard se sentent souvent embarrassées et embarrassés, puis découragées et découragés. Elles et ils diront : « Il me manque des crédits, cela ne vaut donc pas la peine de continuer. » (Ferguson et collab., 2005)

Certaines et certains refusent même de reprendre des cours avec une autre cohorte.

La récupération de crédits peut véritablement ouvrir une porte aux élèves qui, autrement, se désengageraient totalement jusqu’à l’abandon des études. 

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La récupération de crédits est conçue pour aider les élèves à répondre aux attentes d’un cours qu’elles et ils ont suivi, mais auquel elles et ils ont échoué. (Faire croître le succès Politique de récupération de crédits, 2010)

Les données SISOn (Système d’information scolaire de l’Ontario) indiquent que la reprise d’un cours en entier est la méthode la moins efficace pour récupérer un crédit perdu. Cependant, il est intéressant de noter que c’est ainsi que la plupart des élèves tentent de récupérer les crédits perdus. Il convient également de noter que, quel que soit le type de cours, la récupération de crédits est nettement sous-utilisée; le taux d’élèves essayant de récupérer un crédit perdu de 9e année en anglais, en mathématiques ou en sciences grâce à la récupération de crédits n’était que de 8 %, selon une étude liée aux cours échoués entre 2012-2013 et 2014-2015.

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Qu’est-ce qui rend la récupération de crédits plus efficace?

Trois flèches pointent vers une cible rouge.

Les programmes de récupération de crédits sont plus efficaces :

  • lorsqu’ils sont conçus pour répondre aux besoins d’apprentissage individuels de chaque élève;
  • lorsqu’ils utilisent des pratiques pédagogiques (p. ex., adaptation de plusieurs styles d’apprentissage, tâches d’évaluation intégrant les champs d’intérêt des élèves, différenciation pédagogique) efficaces dans tous les cours, qui sont nécessaires pour aider les élèves qui ont déjà échoué;
  • lorsqu’ils sont conçus pour que les élèves n’obtiennent pas juste 50 %, mais qu’elles et ils maîtrisent les concepts et atteignent un degré de réussite supérieur ou égal à la norme provinciale de 70 %, et qu’elles et ils soient mieux préparés pour passer au cours suivant et réussir.
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L’état d’esprit des élèves est un facteur clé de sa réussite. Les enseignantes et les enseignants chargés de la récupération de crédits, avec le soutien des ERRÉ, devront travailler sur l’état d’esprit et la mentalité de croissance des élèves afin qu’elles et ils croient :

  • en leur capacité d’atteindre des objectifs élevés;
  • en l’importance de « bien faire ».

Un adolescent et un homme plus âgé dans une bibliothèque font face à la caméra en souriant.

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Réflexion en équipe

  • Vos pratiques et vos processus de récupération de crédits visent-ils à ce qu’un maximum d’élèves de 9e année passe à la 10e année avec huit crédits?
  • Si les recommandations de placement de cours sont de reprendre le cours en entier ou de suivre des cours d’été plutôt que de récupérer des crédits après l’achèvement d’un cours dans votre école, savez-vous quel est le taux de réussite des élèves en question?
  • Quel pourcentage d’élèves qui échouent à un cours se voient offrir la possibilité de récupérer leurs crédits? Quel est le taux de réussite de ces élèves?
  • Quel est le pourcentage d’élèves qui atteignent la norme provinciale après avoir pris part au programme de récupération de crédits?

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Étant donné que l’ERRÉ représente l’un des membres obligatoires de l’équipe de la récupération de crédits de l’école, elle ou il doit s’assurer de bien connaître les procédures et les exigences régissant le fonctionnement des programmes de récupération de crédits. Les informations ci-dessous décrivent l’équipe de récupération de crédits et ses responsabilités.

L’équipe de récupération de crédits est un sous-groupe de l’équipe responsable de la réussite des élèves de l’école, chargée de déterminer la participation des élèves dans des programmes de récupération de crédits.

L’équipe se réunit périodiquement, selon les besoins, pour déterminer le placement d’une ou d’un élève ayant échoué à un cours.

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Les principes directeurs de la récupération de crédits

Étude de cas : Natasha 

Consultez l’étude de cas ci-après pour passer en revue les principes directeurs de la récupération de crédits et réfléchir de manière critique aux pratiques actuelles en matière de récupération de crédits dans votre école. Que faites-vous de bien? Que faut-il améliorer?

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Étude de cas : Natasha